Futur foyer culturel de la capitale, le Grand Théâtre de Rabat sera inauguré fin mars, d’après les prévisions du directeur du projet. L’échéance approche, et bien que ces programmes de grande envergure accusent un retard fréquent, il est à espérer que ce monument rendra ses couleurs à la vie artistique du pays. Initié par le roi Mohammed VI, au commencement de l’année 2006, ce projet s’inscrit dans une vaste entreprise de réhabilitation de la vallée de Bouregreg. Cet article détaillera les complications matérielles et économiques que rencontre la réalisation de ce monument, et donnera un aperçu de cette future architecture prestigieuse.  

Désorganisation de la mise en œuvre   

2 milliards de dirhams. La dernière spécification budgétaire relative à cette construction est supérieure à l’enveloppe initiale prévue. Effets du retard. Bien que le Grand Théâtre de Rabat, nouveau joyau de l’architecture moderne, continue de prendre forme, et qu’il soit visible depuis le pont Hassan II, l’accomplissement des travaux souffre d’une confusion et d’une dispersion dont les causes sont peu claires. Plusieurs bureaux d’études (parmi lesquels des bureaux d’ingénieurs britanniques), de cabinets d’architecte et la Société Générale des Travaux du Maroc sont chargés de la mise en œuvre de ce projet. Il semblerait qu’entre les ingénieurs britanniques et les sous-traitants marocains, les décisions prises ne soient pas en accord. En effet, les Marocains escomptaient de la part des Britanniques un véritable plan de construction au lieu d’une simple étude de conception. Celle-ci, comme son nom l’indique, est une figuration contenant des détails exhaustifs sur l’apparence de l’architecture, sa structure et configuration, son équipement matériel. Les programmes de conception, qui définissent une étape plus avancée des travaux, fournissent des informations d’ordre pratique, relativement aux matériaux, aux proportions, à l’échelle, etc.  

A quoi ressemblera cette merveille architecturale ?    

Toutefois les retards de construction ne sont pas rares non plus en Europe. Et l’ampleur du travail à exécuter, directement liée à la grandeur de l’œuvre, explique ce délai d’inauguration croissant. Tout comme, par exemple, les innombrables structures métalliques incurvées qui font la face extérieure de ce bâtiment atypique. Mais il n’est aucune difficulté qu’une parfaite organisation initiale n’aurait pu éviter. Ce projet, comme dit plus haut, intègre un large programme de réaménagement d’une aire s’étendant sur plus de 6000 hectares. D’autres édifices attendus vont refleurir le paysage artistique de la région : un Musée d’Archéologie, une Maison du Patrimoine, de la Musique et des Arts de la scène. Le Grand Théâtre de Rabat comprendra une immense salle destinée à beaucoup d’usages et qui comptera un peu moins de 2000 sièges. Les événements culturels les plus variés s’y joueront.  Des systèmes acoustiques modifiables seront coordonnés aux types de spectacles joués. Ce qui changera des jeux symphoniques altérés par la résonance indue des églises, faute de meilleur endroit ! Un restaurant donnant une vue splendide, des lieux de repos, une librairie, des locaux commerciaux sont également attendus.