Des villes de plus en plus saines après le Covid-19 ?



La pandémie de COVID-19 entraînera-t-elle un changement vers des villes plus saines qui mettent l'accent sur le bien-être plutôt que sur des préoccupations fonctionnelles et économiques ?

C'est une hypothèse qui semble être soutenue par plusieurs chercheurs à travers le monde. À bien des égards, les mesures de confinement et d'éloignement physique ont contribué à une reconnaissance accrue de l'importance de l'espace public en tant que lieu de rassemblement et outil essentiel pour répondre aux besoins fondamentaux des gens. Les résidents urbains sont plus conscients du rôle important de cet espace en tant que cadre de vie essentiel à leur bien-être physique et psychologique.

Les parcs sont devenus essentiels

L'isolement forcé et la distanciation sociale pendant la pandémie ont exacerbé la solitude et l'anxiété d'une partie de notre population. De nombreuses études montrent que la solitude est liée à des problèmes de santé majeurs, notamment la dépression, les problèmes cardiaques et la réduction de l'espérance de vie.
Au cours des dernières décennies, l'individualisme et les nouvelles technologies avaient déjà contribué à cet isolement. Les achats en ligne sont allés jusqu'à nous priver des micro-interactions qui représentaient parfois nos seuls contacts sociaux quotidiens.
De nombreux marocains en confinement ont pu apprécier les qualités de l'espace urbain de la ville en utilisant leurs balcons, les ruelles à proximité, ce qui leur a permis de maintenir certains contacts et échanges étroits avec leurs voisins tout en respectant la distance physique. Des conversations d'un balcon à l'autre aux pique-niques à distance entre voisins dans la ruelle, l'environnement domestique a pu s'élargir grâce à un contact humain accru.
Les espaces publics, en particulier les parcs, se sont également avérés essentiels pour la socialisation, surtout des jeunes. L'accès à la nature est apparu comme un besoin vital, avec des avantages tant individuels que collectifs. La marche, une des seules formes d'exercice accessibles à de nombreuses personnes, a permis d'échapper à l'enfermement en s'exposant à l'air frais et au soleil.
La pandémie a montré les avantages de la transformation de certaines rues principales en voies piétonnes, même temporairement, et la nécessité d'élargir les trottoirs. 
Le confinement a également révélé l'importance des espaces publics pour les animaux de compagnie, dont l'adoption a augmenté significativement. Plus qu'une simple source de compagnie et d'affection pour les personnes souffrant d'isolement, les animaux de compagnie sont aussi une raison de prendre l'air et de se promener.

Initiatives dans le monde entier
Les villes du monde entier ont réalisé l'importance de maximiser l'accès à l'espace public. Tout au long de l'endiguement, diverses initiatives créatives et peu coûteuses ont été prises pour rendre les espaces urbains sûrs et adaptés. En cela, la pandémie a peut-être fait une victime involontaire : la vue de l'automobiliste sur la ville. Le nouveau contexte sanitaire a provoqué une prise de conscience collective de l'espace excessif consacré à l'automobile et l'intérêt de mettre cet espace au service des personnes.

Sans vouloir éliminer la voiture individuelle du paysage urbain, les villes ont cherché à promouvoir un partage plus équitable de l'espace public entre les différents types d'usagers et modes de mobilité.
On a constaté une augmentation significative des rues piétonnes et à usage partagé ainsi qu'un plus grand nombre de pistes cyclables. 
À Rotterdam, les voitures sont interdites sur certaines grandes artères après 16 heures afin que les piétons puissent les emprunter. 
D'autres aspects de l'aménagement urbain pourraient être touchés par la pandémie, en raison des risques de transmission. Le taux de contagion plus lent dans les espaces extérieurs signifie qu'il est plus sûr de faire ses achats dans une rue commerciale et sur un marché public que dans un centre commercial hermétiquement fermé ou dans une grande zone climatisée.

Les bâtiments devront également être réaménagés pour offrir une ventilation plus naturelle et des espaces extérieurs, qu'ils soient individuels ou collectifs. Ceux-ci pourraient prendre la forme de terrasses sur les toits, de cours et de balcons. Dans la ville, les espaces communs et les équipements tels que les abribus, les trottoirs, les passages pour piétons et les aires de repos devront être réaménagés de manière durable.

Certaines réaffectations temporaires de l'espace automobile pourraient bien devenir permanentes après la fin de la pandémie. On observe déjà une utilisation accrue des transports actifs, ce qui peut avoir un effet positif à long terme sur la congestion urbaine et la santé publique. De nombreuses villes sont en train de repenser l'ensemble de leur système de mobilité urbaine. 
La pandémie aura donc accéléré les tendances déjà émergentes vers une ville plus saine, plus humaine et plus active, créant de nouvelles habitudes qui pourraient bien lui survivre.
Paradoxalement, COVID-19 pourrait également avoir des effets bénéfiques à long terme sur la santé publique, en favorisant une population plus active, plus autonome et plus solidaire.


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