Malheureuse nouvelle pour le monde de l’architecture. Vittorio Gregotti, architecte, urbaniste et théoricien de l'architecture, est décédé à Milan des suites d’une pneumonie causée par le coronavirus, après plusieurs jours d’hospitalisation.

Gregotti a enseigné à l'IUAV de Venise et aux Facultés d'architecture de Milan et de Palerme. Dans ses projets, le territoire est le point de départ pour donner forme à des architectures complexes, avec un langage rationnellement mesuré dans chacune de ses composantes. Il a été directeur de Casabella de 1982 à 1996 et un grand animateur du débat culturel sur l'architecture en Italie et dans le monde.

Sa leçon est toujours d'actualité. Il invitait ses disciples et ses congénères à ne pas tenter à tout prix d’être originaux, et encore moins "artiste" a priori. Le but de l’architecture étant la durabilité et l’exploitation optimale de l’espace, il incitait à une conception respectant le modèle simple et traditionnel qui a depuis toujours porté ses fruits et séduit le monde. C’est à travers cette esthétique qu’il a créé des œuvres d’architecture dont certaines feront partie de l’histoire.

Il a conçu le quartier Bicocca à Milan, le Teatro degli Arcimboldi dans la même ville, et le quartier Cannaregio à Venise, mais surtout le centre culturel Bélem, l’un des plus grands complexes artistiques de Lisbonne. Pour ce maître de l’architecture à qui Milan doit beaucoup, les messages de condoléances affluent du monde entier.